Budget 2024 : un budget de transition ou de continuité ?
3 octobre 2023 – Communiqué de presse du 14 septembre 2023
Le projet de budget 2024 annonce un déficit de 256 millions, en dessous de la limite admissible fixée par le frein au déficit (279 millions). C’est une première depuis la crise sanitaire. Malgré tout nous constatons que l’augmentation des charges se poursuit avec plus 383 millions dont 210 millions de charges contraintes. Cette augmentation continue des charges reste inquiétante. Au vu de l’inflation actuelle, nous saluons toutefois la décision de maintenir les mesures supplémentaires temporaires de 2023 concernant les subsides d’assurance maladie, l’augmentation du montant maximum de l’allocation logement et les prestations AVS complémentaires.
Heureusement, les recettes augmentent plus que les charges, 603 millions de revenus supplémentaires par rapport au budget 2023. Il ne faut pas se tromper, c’est bien grâce à l’économie genevoise que ce budget respecte la limite du frein au déficit. Les effets bénéfiques de la RFFA et les performances réalisées par les secteurs phares de notre économie permettent une forte croissance des revenus fiscaux des personnes morales. Genève peut donc toujours compter sur le dynamisme et la résilience de son économie. Les prévisions pour les années à venir demeurent bonnes, même si les incertitudes actuelles incitent à la prudence.
Le Centre salue à nouveau la politique d’investissement volontariste du Canton, plus 729 millions par rapport au budget 2023. Il s’agit de poursuivre le développement des infrastructures nécessaires pour accompagner la croissance économique et démographique du canton et de sa région, ainsi que d’accélérer la transition écologique et numérique. Genève se donne les moyens de préparer l’avenir. En plus d’apporter des réponses à des enjeux clés pour notre canton, ces investissements permettront également de soutenir l’économie genevoise et l’emploi.
Concernant la création de nouveaux postes, 356 ETP supplémentaires (+1,9%) sont prévues au budget 2024. Nous relevons que la crise de l’asile impacte directement trois politiques publiques : la santé, le social et la formation. Les besoins du DIP sont compréhensibles au vu de l’augmentation du nombre d’élèves et des ressources nécessaires pour renforcer l’encadrement. Nous serons toutefois attentifs aux demandes des différents départements quant à la nécessité de ces nouveaux postes. Sachant que le taux d’absence global à l’État s’élève à 5,4%, une diminution de 1% représenterait 140 postes et près de 20 millions d’économie, ce paramètre est à intégrer dans la réflexion.
Le Centre prend acte de ce budget de « transition » et attend avec impatience les réformes structurelles promises qui devraient être présentées en même temps que le plan financier quadriennal. Nous rappelons que l’équilibre budgétaire doit être atteint en 2028 et que le temps passe.